Premier séminaire du Groupe de Travail « Approches régionales de la Paix »

Le 10 novembre dernier a eu lieu la journée de lancement du groupe de travail “Approches régionales de la paix” dans les locaux de la Fondation pour le Progrès de l’Homme (FPH) à Paris.

Cette journée d’étude s’est donnée comme objectif d’engager une discussion sur les perspectives de travail communes à développer dans le cadre du GT. Laura Lema Silva et Raphaël Porteilla, coordinateurs du GT,  ont souhaité orienter ces perspectives de travail sur l’étude de la pluralité du concept de paix et de la notion de “culture de la paix” dans des pays africains et latino-américains – en insistant sur la possibilité de travailler à partir d’autres aires géographiques. Ce travail se veut fondé sur une méthodologie participative qui se construit à travers de dialogues avec des membres de la société civile. La journée s’est révélée particulièrement productive puisqu’elle a permis de faire dialoguer des chercheurs, des artisans de la paix et des analystes venant de la Colombie, de la Bolivie, du Djibouti, de la Côte d’Ivoire, des États-Unis et de la France.

La matinée à été consacrée à une présentation de l’Institut pour la Paix (IPP) par son directeur, Thomas Hippler, et du centre de pensée “Pluralizar la Paz”, de l’Université Nationale de Colombie par Francisco Ortega Martínez, directeur du centre de pensée. Cela s’est suivi par un tour de table de présentation des recherches des participants. De ces premières discussions se sont dégagées des thématiques de recherches proches entre l’IPP et le centre de pensée “Pluralizar la paz” de l’Université Nationale de Colombie, notamment autour d’une préoccupation sur la pluralité inhérente au concept de paix et sur la dimension collaborative et participative à développer à l’heure de promouvoir et développer les études de paix. Les questions touchant à la mise en place de stratégies non-violentes pour la construction de la paix et à son institutionnalisation ont également été évoquées. La muséologie critique est apparue comme un outil permettant de penser ensemble ces divers questionnements tout comme un espace à même de se constituer comme un laboratoire pédagogique de médiation avec les publics. 

L’après-midi a permis à Laura Lema Silva et Salima Cure, commissaires de l’exposition “Sanaduría, médiations pour tisser des sens pluriels de la paix” de présenter la méthode de travail qui a donné lieu à ce projet muséographique qui sera inauguré dans le Musée d’Art Miguel Urrrutia (MAMU) de Bogotá le 15 avril 2023. Cette méthodologie a consisté à identifier des manières plurielles de nommer les pratiques associées à la paix, ce qui a donné lieu à l’écriture d’un glossaire à partir duquel s’est construit le contenu conceptuel de l’exposition. Le muséologue Edmon Castell a ensuite donné une conférence intitulée “Los museos de Irene: una interpretación museal desde Colombia 2016-2022” où il a présenté l’émergence récente d’une muséographie rebelle qui se co-construit avec des secteurs subalternes et qui permet de participer à la construction de la paix en mettant sur le devant de la scène des manière plurielles d’entrer en relation avec les autres et avec les territoires et les êtres qui les peuplent.


La journée s’est finie par une discussion sur les suites des recherches du groupe de travail dont les membres ont décidé de se réunir une fois par mois afin de mieux connaître les recherches de chacun et de réfléchir à comment enrichir le glossaire des sens pluriels de la paix à travers de dialogues de membres de la société civile de pays africains et latino-américains mais aussi de migrants présents en France. La possibilité du voyage de l’exposition Sanaduría en France a également été évoquée dans la perspective qu’elle puisse se nourrir d’autres contenus et expériences plurielles autour de la paix. 

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