Ouverture de l’axe « justice environnementale »
Le Groupe de travail « Paix, conflit, environnement » poursuit ses travaux avec l’ouverture de l’axe « justice environnementale » de son séminaire, qui occupera le 1er semestre 2024.
Le lien entre conflit et environnement n’est pas difficile à nourrir, que l’on pense :
– à la guerre qui se déroule aujourd’hui et au risque que fait encourir la menace d’utiliser l’arme nucléaire,
– aux conséquences des changements climatiques tels que la disparition de certains territoires, les migrations de populations ou la raréfaction de certaines ressources.
Certes dans ces cas de figures, les problèmes environnementaux ne sont pas les seules causes de conflits mais ils peuvent être considérés comme source potentielle de tensions, ou exacerber celles-ci en créant des situations qui alimentent la compétition.
Comment transformer la prise en compte de ces situations en cadre pour penser la paix ?
C’est tout l’enjeu du séminaire du Groupe de travail Paix, Conflit et Environnement.
Le GT propose de partir explicitement des Peaces studies – les problématiques, objectifs et dynamiques de la paix, compris comme un travail constant de transformation des conflits et non comme l’absence de guerre – afin d’inscrire un changement de perception et d’approche de l’environnement et du conflit, et de leurs liens réciproques.
Le renouvellement du lien entre conflit et environnement, dans une perspective de paix, donne une voix aux perceptions, aux représentations et aux actions des acteurs, y compris de la société civile ce qui conduit à :
– s’intéresser au Pluralisme, l’existence d’une pluralité de systèmes au-delà du système dominant, et s’écarter du paradigme selon lequel seul ce dernier serait pertinent ou légitime pour définir ce qu’est la paix.
– adopter une Approche culturaliste selon laquelle toutes les visions du monde, les concepts et les raisonnements sont culturellement situés – du point de vue des modes de faire et des modes de penser – remettant en question l’hypothèse moderne d’universalisme selon laquelle il existerait une définition unique et idéale de chaque valeur sociale, dont la paix.
– reconnaitre le Pluriversalisme, « l’enchevêtrement de plusieurs cosmologies connectées aujourd’hui dans un différentiel de pouvoir » (Mignolo 2018), et admettre que les représentations du monde s’inscrivent dans une culture dont les formes d’expression dépendent.
La dynamique des Peace studies et la réflexion avec et à partir de la diversité des acteurs investit transforme le regard porté sur l’environnement qu’il soit rapport à la nature, à la terre, aux écosystèmes, au territoire. Le séminaire du GT propose, ainsi, d’interroger les approches plurielles de la paix et de discuter du potentiel de transformation induit par le lien environnement et paix.
Trois axes ont été retenus pour 2023-2024 :
– la question des savoirs
des savoirs « experts / profanes » aux savoirs bioculturels, en passant par les relations savoirs-territoires
– la justice environnementale
dans ses différentes acceptions selon ses cadres d’élaborations (commissions vérité et réconciliation, politiques publiques)
– le lien entre conservation de la nature et paix
entre transformation sociale des aires protégées et paradoxe de la militarisation de la protection de la nature.
Animatrice : Nadia Belaïdi, chargée de recherche (CNRS)
Le Groupe de travail « Paix, conflit, environnement » poursuit ses travaux avec l’ouverture de l’axe « justice environnementale » de son séminaire, qui occupera le 1er semestre 2024.
Lors de cette nouvelle séance, Marie-Christine CORMIER-SALEM reviendra sur son expérience au sein de l’IPBES pour aborder le rôle de cette structure dans la construction d’un état de paix.
La prochaine séance du séminaire du GT aura lieu le 29 septembre à 14h au Musée d’histoire naturelle à Paris. Marie-Christine Cormier Salem interviendra à cette occasion avec une présentation intitulée “Violences environnementales en Casamance : de la résistance à l’entraide”.
La deuxième séance de l’Axe Savoirs du Séminaire du GT Paix, Conflit et Environnement visera à approfondir, par l’exemple, les modalités d’inscription des savoirs dans le pluralisme culturel.
Les chercheur.e.s réunis s’intéresseront aux différentes manières de dire le lien à l’autre, humain et non-humain, afin d’interroger ce qui fait lien social, ce qui fait paix – en tant qu’état et non comme l’absence de guerre.
L’Institut Pour la Paix s’associe à l’Université de Caen pour l’organisation du colloque qui aura lieu les 9 et 10 novembre prochains. « Faire la paix avec la nature est
A l’occasion de la 11ème édition du congrès du CEISAL sur la justice sociale, environnementale et climatique en Amérique latine et dans les Caraïbes, l’Institut Pour la Paix à le plaisir de vous inviter à contribuer à la table ronde : « Entre justice et paix environnementale: traduire le sensible pour formuler des politiques publiques transformatrices ».
Au départ de la justice environnementale, cette intervention explorera les liens entre inégalités environnementales, conflits et transformations écologiques. Plus qu’un champ d’étude, la justice environnementale est un cri de ralliement pour des nombreuses communautés et des mouvements sociaux qui luttent pour protéger leur environnement et leurs modes de vie contre l’appropriation, la transformation et la dépossession de la nature.
Partant du développement contemporain des approches en termes de justice environnementale et des controverses qui les traversent, nous présenterons nos travaux sur les effets des politiques publiques de la biodiversité en France hexagonale et outre-mer.