L’écocide et les communautés locales
Nous avons le plaisir de vous inviter ce jeudi 22 février 2024 au prochain séminaire du groupe de travail « Paix, conflits et environnement ». Alice Fabris, Docteure en droit, spécialisée en droit international pénal, Post-doctorante à la Brussels School of Governance, Vrije Universiteit Brussel, sera notre intervenante et présentera « l’écocide et les communautés locales« .
Résumé
Le gouvernement brésilien affirme souvent qu’il dispose de la matrice énergétique la plus propre et la plus renouvelable au monde, attribuant principalement cette réussite à son utilisation intensive de centrales hydroélectriques. Cependant, même cette source d’énergie « verte » a des effets négatifs importants sur l’environnement et la vie des communautés locales. La construction de la centrale hydroélectrique de Belo Monte sur le fleuve Xingu, dans l’État du Pará, constitue une étude de cas convaincante. Présenté comme une initiative de développement durable, le projet s’est engagé à favoriser le progrès dans le nord du Brésil et à apporter des avantages à la population locale. Par exemple, la société responsable de Belo Monte affirme que le réservoir principal du projet a été conçu selon une technologie moderne dite respectueuse de l’environnement qui adhère à des principes stricts de durabilité tout en respectant les communautés et l’écosystème environnants. Toutefois, la mise en œuvre pratique du projet a eu un impact considérable sur l’accès à l’eau des communautés locales et sur les territoires ancestraux des peuples autochtones. Bien que le gouvernement affirme que les avantages l’emportent sur les conséquences négatives, de nombreuses voix contestent ce point de vue. En effet, les violations potentielles des droits de l’homme subies par les communautés locales touchées se rapprochent de concepts anciens et nouveaux comme celui de « génocide culturel » et « écocide ».