Mémoires des conflits et de lutte contre les discours de haine

L’intervention de Leïla Gadhi-Larchevêque a mis en lumière le caractère multidirectionnel des mémoires nippo-américaines et de leurs discours de paix dans une perspective de longue durée tout comme les questions soulevées par leur représentation muséographique. À travers une présentation intitulée « Hétérogénéité des victimes et ambiguïtés de la question de paix au Pérou », Dorothée Delacroix a mis en évidence les enjeux de la construction d’une figure archétypale de la victime péruvienne portée par les promoteurs des droits humains et consacrée dans les commémorations officielles de l’État péruvien. La mise en scène de cette « bonne victime andine » passe sous silence la complexité des rapports de domination à l’origine du conflit armé péruvien tout comme l’hétérogénéité sociale des victimes du conflit qui ont un rapport tout aussi hétérogène au passé. Face à cela il devient nécessaire de « troubler » la catégorie de victime afin de mettre en lumière la complexité des conflits fonciers qui caractérisent l’histoire des communautés paysannes au Pérou.