Les vendredi 18 et samedi 19 octobre 2024, se sont tenues les journées d’études « Constellations pour la paix » à Paris. Cet évènement a permis au groupe de travail “Approches Régionales de la Paix” d’affiner son projet de création d’une plateforme transmédia collaborative sur les sens plurielles de la paix.
Explorer d’autres manières de penser et de pratiquer la paix à travers le visuel, le numérique et le multimédia
Cet événement du groupe de travail “Approches Régionales de la Paix” de l’Institut pour la Paix a été organisé comme un espace de réflexion-création collaboratif, où chercheurs et chercheuses, artistes et activistes ont exploré de nouvelles perspectives visuelles, sensorielles et numériques sur le concept et les expériences de paix.
À travers des exercices corporels, des présentations de projets et des ateliers participatifs, différentes réflexions ont été générées sur l’importance de numériser différents concepts, pratiques et expériences de la paix, sur la base des travaux de recherche de différents membres du groupe de travail.
Le corps comme approche du concept de paix
La première journée d’étude a commencé par un exercice de respiration et d’évocation de mémoires et de paroles personnelles sur la paix et la guerre, qui a invité les participants à aborder la paix à partir du corps, comme une approche plus affective et moins théorique. De cette expérience ont émergé des questions méthodologiques clés (Comment penser une paix chaotique ?), des questions rhétoriques (Qui change le plus vite, le monde ou le corps ?), et des questions critiques (Pourquoi certains conflits font-ils plus mal que d’autres ?).
Cet exercice d’approche corporelle a permis aux participants de réfléchir à la paix comme un phénomène pluriel et sensoriel, et non comme un concept formel figé. Ils ont également réfléchi à l’importance de déstabiliser la notion de paix comme quelque chose de commémoratif à travers le silence, par exemple, en relation avec les slogans féministes « Ni un minuto de silencio ».
Comment alors faire la paix avec le bruit, les cris ou le chaos ?
La paix comme construction collective
La journée d’étude s’est poursuivie avec la présentation de différents projets par des chercheurs du groupe « Approches Régionales de la Paix » tels que Tania Romero Barrios, avec le projet « Warmikuna », Salima Cure et Laura Lema Silva avec « Sanadurías », Fernando Garlín Politis avec « Poésie des arts desarmés », et Leïla Ghadi-Larchevêque avec « Mémoires de la migration Nippo-Américaine ». Cette journée fut l’occasion de recevoir le directeur de l’Institut pour la Paix, Thomas Hippler, qui a parlé de l’histoire des images de la paix.
Les différentes présentations de projets ont mis en évidence l’importance de traduire le contenu académique en espace de participation communautaire et de collaboration interdisciplinaire dans la construction d’autres significations de la paix applicables au contexte actuel. L’importance de générer des espaces participatifs créatifs à travers l’oralité, les témoignages, les objets, l’art ou l’artisanat en tant que médias complémentaires aux médias écrits a notamment été soulignée.
Parmi les thèmes centraux abordés, ont été soulignés :
La mémoire comme moyen de transformation pour la paix
L’art comme espace d’expression et de guérison collective
La technologie en tant qu’outil pédagogique participatif
Ateliers participatifs
Au cours de la deuxième journée d’étude, plusieurs ateliers pratiques ont été organisés, offrant un espace d’expérimentation et de création collective. À travers des exercices sonores, corporels et narratifs, les participants ont exploré différentes dimensions de la paix, telles que le son, la couleur, le corps et le paysage.
En somme cette journée d’étude a permis au groupe de travail “Approches Régionales de la Paix” de mettre en évidence le potentiel des technologies numériques pour relier différentes expériences de résistance, de lutte et de paix, en amplifiant les voix périphériques. En ce qui concerne les étapes futures de la réalisation de la plateforme « Constellations pour les paix », la nécessité d’inclure un contenu multi-formats, centré sur le local et la communauté, avec des fonctionnalités collaboratives et une forte dimension pédagogique paraît à présent évidente.